
Apprentissage : ce qui change à partir de juillet 2025
Depuis le 1er juillet 2025, une nouvelle répartition du financement de l’apprentissage est entrée en vigueur, modifiant l’engagement financier des entreprises vis-à-vis de leurs apprentis. Cette réforme vise à encourager les formations courtes tout en responsabilisant davantage les employeurs sur les cursus longs, souvent coûteux pour le système public.
Ce qui change concrètement
Avant cette date, les frais de formation des apprentis étaient principalement couverts par les opérateurs de compétences (OPCO), via les contributions versées par les entreprises dans le cadre de la formation professionnelle.
À compter du 1er juillet :
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Pour les diplômes de niveau CAP, BEP, Bac professionnel : la totalité du coût de formation est prise en charge par France Compétences. Les entreprises ne versent plus de reste à charge.
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Pour les diplômes de niveau Bac +3 à Bac +5 (licences professionnelles, écoles d’ingénieurs, masters) : une participation forfaitaire de 750 euros par apprenti et par an est désormais exigée.
Une mesure budgétaire aux objectifs précis
Cette réforme s’inscrit dans une volonté de maîtrise des dépenses publiques. Ces dernières années, le succès de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur a entraîné une forte hausse des coûts, avec un budget global dépassant les 12 milliards d’euros en 2024.
L’État souhaite recentrer les aides vers les formations les plus proches du marché du travail, souvent de niveau CAP ou Bac pro, tout en évitant que l’alternance ne devienne un levier de financement pour des études longues peu professionnalisantes.
Conséquences pour les entreprises
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Réorientation stratégique : Les entreprises sont incitées à privilégier les contrats d’apprentissage sur les niveaux inférieurs, désormais entièrement subventionnés.
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Impact budgétaire : Les entreprises accueillant des alternants en Bac+3 ou plus devront anticiper un coût annuel supplémentaire, à intégrer dans leur budget RH.
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Choix plus sélectifs : Il est probable que certaines structures réduisent leur nombre de contrats sur les niveaux supérieurs ou soient plus exigeantes dans leurs recrutements.
Une opportunité de clarification RH
Au-delà de la contrainte budgétaire, cette évolution peut être une occasion pour les entreprises de repenser leur stratégie en matière d’alternance. Elle pousse à s’interroger sur les besoins réels en compétences, la pertinence des parcours proposés et la capacité à intégrer durablement les apprentis.
En structurant mieux leurs objectifs de recrutement et de formation, les employeurs peuvent transformer cette réforme en un levier de performance durable.